Les BVI élargissent l’exemption de propriété effective pour les fiduciaires étrangers
Dans le cadre d’une évolution réglementaire importante, les Îles Vierges britanniques (BVI) ont élargi leurs exemptions relatives à la propriété effective en introduisant une nouvelle exemption pour les fiduciaires étrangers, ce qui a considérablement allégé le fardeau de déclaration de certaines structures d’entreprise.
L’amendement clé réside dans le nouveau règlement de 2025 sur les sociétés commerciales et les sociétés en commandite des îles Vierges britanniques (propriété effective) (amendement), qui est entré en vigueur le 1er juillet 2025. Les réformes renforcent notamment les exemptions pour les personnes morales dont les actions sont détenues en fiducie par des fiduciaires étrangers avec une réglementation en matière de lutte contre le blanchiment d’argent (AML) dans leur juridiction d’origine.
Que signifie l’exemption relative aux fiduciaires étrangers?
Auparavant, les sociétés basées aux îles Vierges britanniques étaient tenues d’enregistrer et de tenir des registres de la propriété effective auprès du Registrar of Corporate Affairs. En vertu de la nouvelle modification, cependant, si ces sociétés sont détenues en fiducie par un fiduciaire réglementé à des fins de lutte contre le blanchiment d’argent en dehors des îles Vierges britanniques, elles ne sont plus tenues de déposer des informations sur la propriété effective, à condition que le fiduciaire puisse produire des documents conformes dans les 24 heures sur demande.
La modification s’harmonise avec les exemptions existantes, notamment :
- Filiales de fonds (y compris étrangers), à condition que le fonds conserve des données BO ;
- Filiales de sociétés cotées en bourse ;
- Entités détenues majoritairement (>50 %) par des gouvernements.
En étendant les exemptions aux fiduciaires étrangers, les îles Vierges britanniques préservent leur attrait pour les structures fiduciaires mondiales sans compromettre la transparence, tant que les fiduciaires étrangers restent soumis à une surveillance rigoureuse en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.
Contexte et chronologie
Cette mise à jour couronne un processus de consultation amorcé en janvier 2025, qui a introduit un cadre d'« intérêt légitime » régissant les demandes d’accès aux renseignements sur les bénéficiaires effectifs. La politique a été finalisée le 23 juin 2025 et le règlement a été promulgué le 1er juillet 2025. Notamment, le nouveau régime d’accès à « l’intérêt légitime » ne sera pas pleinement opérationnel avant avril 2026, ce qui laissera le temps d’harmoniser les procédures.
Les personnes qui demandent des informations sur le BO au registraire doivent soumettre leurs demandes par voie électronique, y compris la preuve d’un intérêt légitime. Le registraire dispose alors de 12 jours ouvrables pour rendre une décision, et les cibles ont cinq jours pour s’y opposer. Les entreprises peuvent demander des dérogations permanentes à partir du 1er janvier 2026.
Qu’est-ce que cela signifie pour les praticiens ?
- Les conseillers fiduciaires et les prestataires de services aux entreprises devraient vérifier que les fiduciaires étrangers sont réglementés par la lutte contre le blanchiment d’argent et mettre en place des systèmes d’enregistrement fiables capables de répondre à l’exigence de mise à disposition 24 heures sur 24.
- Les responsables de la conformité doivent surveiller le calendrier strict des demandes d’intérêt légitime et s’assurer que les entreprises sont prêtes pour le déploiement d’avril 2026 .
- Les clients qui s’appuient sur des structures fiduciaires étrangères peuvent bénéficier d’obligations d’information réduites, bien qu’ils doivent tout de même se conformer aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.
Verdict: La nouvelle dispense relative aux fiduciaires étrangers souligne l’équilibre pragmatique des Îles Vierges britanniques : maintenir la confidentialité légitime tout en assurant un meilleur alignement réglementaire à l’échelle mondiale. La GDF continuera de surveiller l’influence de ces développements sur la structuration des fiducies internationales.