Un rapport du GAFI met en évidence les nouvelles méthodes de financement du terrorisme : ce qu’il faut savoir
Le rapport du GAFI de juillet 2025 sur le financement du terrorisme révèle un changement radical dans la façon dont les réseaux terroristes financent leurs opérations, en tirant parti des actifs numériques, des entités juridiques et des mécanismes financiers hybrides. Soixante-dix-neuf pour cent des juridictions ont montré des lacunes dans la perturbation des flux de financement, selon le rapport. Une mise à jour complète du GAFI sur les risques liés au financement du terrorisme récemment publiée souligne un changement inquiétant : les organisations terroristes adaptent rapidement leurs stratégies de financement, exploitant les failles des systèmes financiers numériques et des cadres d’entités juridiques dans le monde entier.
Le rapport, publié en juillet 2025, met en garde contre le fait que 69 % des juridictions évaluées ont fait preuve de lacunes majeures, souvent structurelles, dans la perturbation du financement du terrorisme par le biais d’enquêtes, de poursuites et de condamnations. Malgré des progrès significatifs dans les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent, les terroristes continuent de tirer parti des mécanismes conventionnels et modernes pour financer leurs opérations.
Principales conclusions du rapport du GAFI :
Les méthodes de financement du terrorisme décrites par le GAFI reflètent des signaux de danger clairs pour les équipes de conformité et de gestion des risques à l’échelle mondiale.
- Utilisation abusive d’actifs numériques et virtuels : Le financement du terrorisme passe de plus en plus par des transferts basés sur la blockchain, des plateformes de paiement en ligne et des actifs numériques pseudo-anonymes. Bien que l’ampleur reste difficile à quantifier, le GAFI met en garde contre une nette tendance à la hausse.
- Modèles hybrides émergents : Les organisations intègrent des fonds en ligne et hors ligne, mélangeant espèces, réseaux hawala, virements bancaires et crypto-monnaies, créant ainsi des canaux de financement à plusieurs niveaux qui sont plus difficiles à retracer.
- Militarisation des structures juridiques : Des sociétés fictives, des fiducies et même des organisations à but non lucratif (OBNL) sont détournées pour blanchir ou acheminer des fonds sans déclencher de signaux d’alarme.
- Montée en puissance des acteurs autofinancés : Le GAFI souligne que les jeunes s’autofinancent de plus en plus par le biais de la petite délinquance, des jeux en ligne, des campagnes de microfinancement et des canaux de médias sociaux.
- Corruption de l’espace humanitaire : Au fur et à mesure que les conflits s’intensifient, les terroristes détournent des fonds et des ressources des canaux humanitaires ou liés à l’aide, ce qui incite le GAFI à plaider en faveur d’une protection fondée sur les risques des organisations à but non lucratif et des flux d’aide.
En réponse, la présidente du GAFI, Elisa de Anda Madrazo, a exhorté les pays à exploiter les résultats pour renforcer les cadres mondiaux de lutte contre le financement du terrorisme (CTF). Elle a mis l’accent sur le renforcement de la coopération transfrontalière, le partage de renseignements par l’intermédiaire du réseau mondial du GAFI et l’engagement des secteurs public et privé pour endiguer l’évolution des menaces.
Les recommandations stratégiques sont les suivantes :
- Renforcez les capacités de traçabilité des actifs virtuels et des nouvelles plateformes de paiement.
- Renforcer les cadres juridiques et la surveillance des entités fictives et des OBNL.
- Développer les partenariats public-privé pour la détection précoce et l’analyse des tendances.
- Autonomiser les petites juridictions grâce à un soutien technique ciblé et au renforcement des capacités.
Ce rapport arrive au milieu d’alertes supplémentaires du GAFI, y compris des avertissements selon lesquels les journaux de commerce électronique et les plates-formes de paiement (par exemple, PayPal, EPOM) ont été abusés dans des incidents tels que les attaques de Pulwama et Gorakhnath et que certains États pourraient même parrainer des réseaux extrémistes.
Alors que les systèmes financiers mondiaux se numérisent rapidement, le rapport du GAFI est un signal d’alarme : sans une mise à jour vigilante des politiques du FCT, en particulier dans les sphères virtuelles et la coordination intersectorielle, les financiers du terrorisme continueront d’exploiter les vulnérabilités systémiques. La GDF continuera de suivre les initiatives dirigées par le GAFI et les réponses des juridictions à ces défis urgents.